En
découvrant les interminables plaines de Tanzanie, le
voyageur éprouve avant tout le sentiment de sa
petitesse. En effet, ces vastes étendues sont peuplées
par l'une des plus importantes concentrations d'animaux
sauvages au monde : zèbres, gnous, singes, antilopes,
lions, guépards, crocodiles, gazelles, flamands roses...
Autant dire un trésor vivant dont l'explorateur blanc a
toujours rêvé de s'emparer, autrefois par le biais d'un
fusil, aujourd'hui par celui, plus pacifique, d'un
appareil photo.
Pays économiquement pauvre, malmené par l'opportunisme
des puissances coloniales, la Tanzanie possède certaines
des plus belles réserves d'animaux du continent
africain. Le parc national du Serengeti, celui du mont
Kilimandjaro ou le cratère du Ngorongoro font rapidement
oublier la tristesse de nombre des villes du pays. Le
visiteur ne manquera pas non plus de se laisser tenter
par la séduction de Zanzibar, la plus célèbre des îles
au large de la Tanzanie : le seul nom de cette ancienne
plaque tournante du commerce des épices n'évoque-t-il
pas le parfum des bains persans, un Orient exotique et
coloré ?
Intitulé officiel du pays : République unie de Tanzanie
Statut administratif : membre du Commonwealth
Capitale : Dodoma
Superficie : 945 087 km²
Population : 40,2 millions d'habitants
Peuples et ethnies : 99% d'africains (plus de 130
groupes ethniques), 1% d'Asiatiques, d'Européens et
d'Arabes
Langues : swahili, anglais et dialectes indigènes
Religions : 30% de chrétiens, 35% de musulmans, 35%
d'animistes
Institutions politiques : république (État
multipartite), régime parlementaire
Président : Jakaya Mrisho Kikwete
Infos pratiques
Visas : le visa est obligatoire pour tous les visiteurs.
Il est délivré pour une période de 3 mois.
Santé : bien que la vaccination contre la fièvre jaune
ne soit plus obligatoire pour entrer en Tanzanie, il est
recommandé de se munir d'un carnet international de
vaccination. Les vaccinations contre la fièvre jaune, le DTP, les hépatites A et B, les méningites A et C et la
typhoïde sont recommandés. Le choléra est endémique et
peut prendre un caractère épidémique. Ne buvez que de
l'eau minérale et consommez des produits frais bien
lavés, voire cuits. La trypanosomiase ("maladie du
sommeil") et le paludisme sont également endémiques dans
le pays. Un traitement antipaludique, prescrit par votre
médecin, est recommandé. Sur place, veillez à vous
protéger contre les piqûres de moustiques et de mouches
tsé-tsé (surtout présentes dans les réserves animalières
et leurs environs) par des répulsifs, des moustiquaires
et des vêtements couvrant bras et jambes. On note la
présence d'une épidémie de "fièvre de la vallée du Rift"
dans la région d'Arusha (maladie transmise par les
moustiques). Le taux de séropositivité HIV serait de 12%
dans le pays et de 30% à Dar-es-Salam, selon l'OMS.
Toutes les précautions d'usage s'imposent.
Décalage horaire : GMT/UTC + 3h
Poids et mesures : système métrique
Electricité : 220-250V
Indicatif téléphonique : + 255
Période
La majorité des touristes visitent la Tanzanie en
janvier ou février pour jouir du temps chaud et sec.
Néanmoins, mieux vaut éviter la saison sèche si l'on
veut profiter pleinement d'un safari dans le Serengeti
car, à cette période de l'année, presque tous les
animaux séjournent au Kenya. Si vous partez durant la
saison des pluies, sachez que les routes peuvent devenir
impraticables, notamment sur la côte sud.
Fêtes et festivals
La plus grande manifestation annuelle de Tanzanie a lieu
dans le parc national du Serengeti, près de la frontière
kenyane. En avril, plus de deux millions de gnous
traversent les plaines du sud de la réserve pour migrer
vers les pâturages plus verts du Kenya, avec dans leur
sillage des zèbres, des antilopes, des gazelles, des
lions et des touristes.
Coût de la vie
La plupart des hôtels à partir de la catégorie moyenne
facturent en dollars US. La qualité des hôtels est très
variable, mais vous aurez l'embarras du choix. En
revanche, les terrains de camping équipés sont rares,
sauf dans les parcs nationaux. Pour un séjour
économique, comptez 50 $US par jour, selon les endroits
(plus ou moins touristiques, mais en dehors des parcs et
réserves nationaux). Les safaris, avec hébergement en
camps de toile ou lodges, reviennent en moyenne à 350
$US par jour et par personne. En cherchant un peu, on
trouve des restaurants et des hôtels d'un bon rapport
qualité/prix qui permettent de voyager à son aise pour
50 $US par jour.
Activités
La principale activité en Tanzanie reste naturellement
le safari : à vous de choisir le degré de confort qui
vous convient. Quant à la randonnée, jusqu'au sommet du
Kilimandjaro ou dans d'autres monts du pays, elle relève
à bien des égards de l'aventure. Il est également
possible d'effectuer des vols en ballon au-dessus du
Serengeti. La grande mode sur Zanzibar est aujourd'hui à
la baignade en compagnie des dauphins tandis que la
plongée attire de nombreux amateurs vers les récifs
coralliens au large des îles de Pemba et de Mafia.
A ne pas manquer
Dar
es-Salam
La plus grande ville de Tanzanie, dont le nom signifie
"port de la paix", est un ancien village de pêcheurs
transformé en port commercial vers 1850 par le sultan de
Zanzibar. Aujourd'hui, Dar es-Salam est une gigantesque
métropole d'1,5 millions d'habitants où les boutres,
petites embarcations arabes, côtoient d'immenses navires
de haute mer. Comme dans la plupart des villes
africaines, ses différents quartiers offrent un
contraste saisissant. Toutefois, si un monde sépare les
rues animées du centre, proches du pittoresque marché
Kariakoo et de Clock Tower, des boulevards ombragés du
quartier administratif situé au nord, il n'existe pas un
seul bidonville. Dar es-Salam est l'endroit idéal pour
appréhender le mélange des cultures.
Le musée national de Dar es-Salam jouxte les jardins
botaniques du centre-ville. Il abrite une importante
collection archéologique, notamment des fossiles de
Zinjanthrope (Australopithèque), et permet au visiteur
de découvrir la sordide histoire du commerce des
esclaves à Zanzibar. A environ 10 km du centre-ville, un
village-musée très vivant rassemble des demeures
typiques des diverses régions de Tanzanie. Des danses
traditionnelles y sont organisées le week-end. La plage
la plus proche de la ville est Oyster Bay, superbe
étendue de rivage tropical.
Trouver à se loger à Dar es-Salam est une entreprise
difficile car les hôtels, quelle que soit leur
catégorie, affichent fréquemment complet. La ville est
bien desservie : les compagnies aériennes
internationales sont largement représentées puisque la
plupart des vols à destination de la Tanzanie
atterrissent à Dar es-Salam. La compagnie ferroviaire
TAZARA assure en outre une liaison avec Kapiri Mposhi
(Zambie). Il n'existe pas de gare routière centrale,
mais des bus partent de divers points de la ville pour
desservir la plupart des régions du pays.
Zanzibar
Surnommé l'Île aux épices, ce paradis situé au large de
la côte nord de la Tanzanie séduit les voyageurs depuis
des siècles. Certains sont venus y chercher des clous de
girofle, d'autres de quoi satisfaire leur envie de
pillage, d'autres encore un cadre de vie idyllique.
Rattachée depuis peu à la Tanzanie, Zanzibar fut envahie
tour à tour par les Sumériens, les Assyriens, les
Égyptiens, les Phéniciens, les Indiens, les Chinois, les
Persans, les Portugais, les Omanais, les Allemands puis
les Britanniques. Mais ce sont les Persans Shirazi et
les Omanais qui ont laissé l'empreinte la plus profonde,
encore perceptible aujourd'hui.
La vieille ville de Stone Town est l'un des endroits les
plus fascinants de la côte est de l'Afrique. Bordant le
labyrinthe de ses ruelles sinueuses, ses maisons couleur
corail sont chaulées et ornées de magnifiques portes
cloutées de cuivre (en voie de disparition). La ville
compte d'innombrables échoppes, bazars, mosquées, cours
et forteresses, deux anciens palais de sultans, deux
immenses cathédrales, des hôtels particuliers coloniaux
un rien défraîchis, un établissement de bains publics de
style persan tombé en désuétude et un nombre étonnant de
consulats étrangers.
L'île est parsemée de sites historiques tel que le
palais Marhhubi, construit en 1882 par le sultan
Barghash afin d'y établir son harem. Pour profiter de
toutes ces merveilles, il est conseillé de participer à
une visite guidée. Les guides, très nombreux, vous
feront découvrir plusieurs palais en ruines, la grotte
des esclaves de Mangapwani et les diverses plantations
d'épices et de fruits installées au cœur de l'île. La
forêt de Jozani, à 24 km au sud-est de Stone Town,
abrite une réserve de colobes (singes) roux, une espèce
rare, et d'antilopes de Zanzibar.
Air Tanzania, Coastal Aviation, ZanAir et Precision Air
proposent des vols quotidiens, dans les deux sens, entre
Dar es-Salam et Zanzibar mais la plupart des voyageurs,
par souci d'économie, se rendent sur l'île en ferry, en
catamaran ou en hydrofoil.
Le
parc national du Mont Kilimandjaro
Le Kilimandjaro dresse son cône presque parfait au beau
milieu des plaines de l'extrême nord-est de la Tanzanie.
Couronné de neiges éternelles (qui risquent
malheureusement de disparaître d'ici 2020), ce volcan
encore en activité culmine à 5 895 m : c'est le sommet
le plus élevé du continent africain. À ses pieds
s'étendent des terres cultivées qui, plus haut, cèdent
la place à une luxuriante forêt vierge puis à des
prairies d'altitude, auxquelles succède, à proximité des
deux sommets, un paysage lunaire. La forêt est peuplée
notamment d'éléphants, de buffles, de rhinocéros, de
léopards et de singes. On rencontre également des
troupeaux d'élans près du col qui sépare les sommets de
Mawenzi et de Kibo. Tous les voyageurs rêvent de grimper
jusque-là pour assister au lever du jour sur les vastes
étendues du bush, mais l'ascension est rude. La
randonnée "classique", qui dure cinq jours et emprunte
la route de Marangu, revient au moins à 750 € par
personne. Pour se rendre à Marangu, point de départ de
la randonnée, il existe de nombreux minibus quotidiens à
partir de Moshi (sur la route nationale).
Le
parc national du Serengeti
D'une superficie de 14 763 km², le Serengeti est le parc
national le plus connu de Tanzanie. Il donne un bon
aperçu de ce à quoi ressemblait la majeure partie de
l'Afrique de l'Est avant l'arrivée des "grands chasseurs
blancs". Si la destruction irréfléchie de la faune de la
savane s'est amorcée dès la fin du XIXe siècle, les
pratiques des chasseurs de trophées et des braconniers
en quête d'ivoire, plus récentes, ont fortement alourdi
le bilan de ces massacres.
Des millions d'ongulés vivent dans l'immensité des
plaines, pratiquement dépourvues d'arbres, du Serengeti.
Ces animaux, qui sont la proie de multiples prédateurs,
se déplacent constamment à la recherche de nouveaux
pâturages. Leurs migrations annuelles, plus
particulièrement celle des gnous, offrent un spectacle
stupéfiant. Le parc du Serengeti abrite également
d'importantes populations de lions, de guépards et de
girafes. Afin d'admirer ces animaux dans de bonnes
conditions, une paire de jumelles est indispensable.
La zone protégée du Ngorongoro
Si le cratère du Ngorongoro (20 km de largeur et 600 m
de profondeur) n'offre pas sur les environs un point de
vue hors du commun, en revanche la jungle épaisse qui
tapisse ses flancs évoque à la fois l'arche de Noé et le
jardin d'Eden. Outre des lions, des éléphants, des
rhinocéros, des buffles ou des herbivores tels que
gnous, gazelles de Thomson, zèbres et reduncas, on peut
admirer des milliers de flamants roses au bord du lac
Magadi qui occupe le fond du cratère. Des Massaïs
élèvent du bétail dans les environs.
Le plateau makondé
Rares sont les visiteurs qui se rendent dans la région
proche de la frontière du Mozambique, au sud-est de la
Tanzanie. C'est pourtant la terre d'origine des célèbres
sculptures makondé, dont on trouve aujourd'hui des
copies à travers toute l'Afrique de l'Est. La région
offre en outre de superbes paysages. S'y rendre
nécessite quelques escales et plusieurs changements de
véhicule, mais les moyens de transport ne manquent pas :
après un premier trajet de Mbeya à Njombe, l'une des
régions les plus élevées et les plus fraîches du pays,
on rejoint Songea puis les villes reculées de Tunduru et
de Masai, sur le plateau. Il existe également un ferry
régulier entre Dar-es-Salam et Mtwara, à proximité du
plateau.
La réserve de Selous
Cette immense étendue sauvage et peu fréquentée est,
dit-on, la plus grande réserve naturelle de la planète
(48 000 km²). Selon les estimations, elle abriterait les
plus importantes populations mondiales d'éléphants, de
buffles, de crocodiles, d'hippopotames et de chacals,
mais aussi un grand nombre de lions, de rhinocéros,
d'antilopes ainsi que des milliers d'espèces d'oiseaux,
parmi les plus éblouissantes. La réserve est baignée par
l'immense fleuve Rufiji. Au nord, des lodges sont
aménagés à proximité des gorges de Stiegler. La
meilleure formule pour rejoindre Selous consiste à
prendre l'avion (Coastal Aviation ou ZanAir) à Dar
es-Salam. Il n'existe aucun bus direct et le stop est
quasiment impossible, néanmoins la compagnie ferroviaire
Tazara permet de se rendre en train jusqu'à Fuga, aux
abords de la réserve.
Pemba
Si la plupart des voyageurs se rendent à Zanzibar, rares
sont ceux qui visitent la paisible Pemba. Cette île ne
manque pourtant ni de sites historiques, ni de belles
plages. Il est vrai, en revanche, que les transports
publics y sont inexistants en dehors de la route
principale ; heureusement, les pick-up commencent à se
multiplier pour compenser ce manque. Les plus anciennes
ruines, Ras Mkumbu, sont situées sur la péninsule à
l'ouest de Chake Chake, où les Shirazi s'installèrent
vers 1200. A l'est, se dressent les vestiges d'un palais
détruit par les Portugais en 1520. Les récifs coralliens
qui entourent l'île sont considérés par les amateurs
comme l'un des plus beaux sites de plongée au monde.
ZanAir et Coastal Aviation offrent des vols quotidiens
entre Pemba et Zanzibar. Pour la liaison en bateau, les
traversées les plus régulières sont assurées entre
Zanzibar et Mkoani, au sud-ouest de l'île.
Extraits de Lonely Planet
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